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La théorie polyvagale au service de notre pratique gestaltiste

Sylvie Schoch de Neuforn

La théorie polyvagale de Stephen Porges offre une grille de lecture et des repères issus des neurosciences pour mieux comprendre le substrat biologique sur lequel repose notre rapport à l’environnement quand il y a des enjeux de sécurité et d’attachement.

Elle est unanimement reconnue comme référence dans les approches qui proposent des thérapies du trauma.

Plus largement, elle permet de s’appuyer sur une connaissance a minima de l’architecture du cerveau et des processus à l’œuvre dans les phénomènes d’ajustement face aux déséquilibres et incertitudes que nous rencontrons actuellement dans notre pratique de psychothérapeute, et plus largement face aux incertitudes et bouleversements inattendus qui traversent notre époque.

Cette théorie offre de nombreux points de convergence avec la gestalt-thérapie dans sa manière de regarder le rapport organisme-environnement. Elle montre comment, en tant que mammifères, nous venons au monde et nous nous développons en étant programmés biologiquement pour nous relier aux autres. Nous restons toute notre vie engagés dans une recherche de sécurité qui passe par les messages de notre corps, les relations à l’environnement proche (orientation) et aux autres (engagement social). Notre système nerveux autonome a pour fonction de nous protéger en évaluant la sécurité et le risque. Cette perception spécifique que S. Porges appelle neuroception court-circuite notre conscience réflexive. Cependant, la compréhension des mécanismes physiologiques aide à développer une sécurité de base et dans ce cas inhiber les comportements plus primitifs de combat, fuite et figement qui persistent en chacun de manière obsolète en lien avec des traumatismes.

La théorie polyvagale rend compte du fait que nos émotions sont régulées par l’interaction sociale et met donc l’accent sur ce qui, ici et maintenant, permet une co-régulation. Elle montre comment la capacité du thérapeute à se réguler émotionnellement permet au patient de développer la sienne. Ceci est le fruit d’un travail en frontière-contact

A contrario, et je le montre dans un article (1) publié au cours de la pandémie , tout ce qui introduit une distanciation sociale et diminue les indices de sécurité que l’on perçoit chez l’autre, en particulier dans ses expressions faciales (comme les masques), va dans le sens d’une montée de l’insécurité et de ce fait de la défiance, un repli sur soi ou une montée de violence. De même les médias qui martèlent des alarmes sur dangers environnementaux font passer de la vigilance et de l’intérêt au désengagement et à l’apathie.


(1) Sylvie Schoch de Neuforn, Crise épidémiologique, crise de cohérence , Les Cahiers n° 43, 2020
 

Bibliographie

Stephen Porges The Polyvagal Theory: Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment, Communication, and Self-regulation, Norton Series on Interpersonal Neurobiology, 2011

Stephen Porges Clinical Insights from the Polyvagal Theory – The Transformative Power of Feeling Safe, Norton & Company, 2013

Deb Dana The Polyvagal exercices for safety connection, Norton Series on Interpersonal Neurobiology, 2020

Bessel van der Kolk Le corps n’oublie rien, Albin Michel, 2018

Steve Haines Le Trauma, Quelle chose étrange, Ça et Là, 2019

RÉFÉRENCE

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18 novembre 2021
19h30 à 21h

RENSEIGNEMENTS ET REPLAY

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À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE

Portrait de Sylvie Schoch De Neuforn

Sylvie Schoch De Neuforn

Psychologue clinicienne, gestalt-thérapeute, superviseur et didacticienne

Psychologue clinicienne, gestalt-thérapeute à Paris, superviseur et didacticienne, membre agréée du CEGt. Auteur de : Un Dialogue thérapeutique, l’Exprimerie, 2000, Co-auteur du  Grand Livre de la Gestalt, Eyrolles 2012 et de  Women in Gestalt-therapy, Gestalt-therapy Book Series, 2016 et d’une trentaine d’articles publiés dans les Cahiers de Gestalt-thérapie, la Revue Gestalt et dans des revues étrangères.

Elle a vécu sur différents continents et a été immergée dans des cultures très diverses : Afrique, Amérique du Nord, Amérique du sud. Elle a donné depuis 2012 plusieurs fois par an dans les pays russophones des master-class en particulier sur le thème du traumatisme. Tout en ayant pour référence principale la Gestalt-thérapie et la théorie du Champ, elle s’appuie sur des domaines autres, comme l’anthropologie, la dasein analyse, les neurosciences, et son background psychanalytique n’est jamais loin.

Elle s’intéresse actuellement aux menaces qui pèsent sur le monde actuel et étudie les phénomènes de transformation déjà à l’œuvre et ce que les connaissances actuelles sur le traumatisme permettraient de développer.

BIBLIOGRAPHIE

ARTICLES

  • Parmi les derniers articles de revues :

La transidentité d’âge : pour une fondation du concept d’age-queer, Cahiers de gestalt-thérapie, 2022/2, n°48, pages 49 à 63

Le petit cheminCahiers de gestalt-thérapie, 2022/1, n°45, pages 61 à 76

Vers un monde où rien ne va de soiRevue Gestalt, 202O/2, n°55, pages 157 à 170

Crise épidémiologique, crise de cohérenceCahiers de gestlat-thérapie, 2020/1, n°43, pages 32 à 53

Du côté de l’intimeRevue Gestalt, 2019/1, n°53, pages 24 à 25

Faire pénétrer la lumière...Cahiers de gestalt-thérapie, 2018/2, n°40, pages 22 à 28

Le courage en dialogueRevue Gestalt, 2018/2, n°52, pages 11 à 27

Aller vers l’apparaître ou le mouvement du clair au flouCahiers de gestalt-thérapie, 2016/1, n°36, pages 31 à 41

À l’écoute… d’un djihadiste potentielRevue Gestalt, 2015/1, n°46, pages 33 à 35

Une étrange proximitéRevue Gestalt, 2015/1, n°46, pages 61 à 62

LIENS EXTERNES

À PROPOS DE LA FACILITATRICE

Portrait de Elisabetta Caldera

Elisabetta Caldera

Gestalt-thérapeute, superviseure, auteure

Gestalt-thérapeute, superviseure, auteure.
Présidente de l'Ecole Parisienne de Gestalt. 

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